LES HABITANTS :
On ne sait que peu de choses sur la population du village depuis son origine d'ailleurs inconnue jusqu'en 1634. Ce que l'on peut affirmer avec certitude, c'est qu'au moins depuis le Moyen-âge, ses habitants étaient de souche allemande et leur langue un dialecte allemand. Ce sont en grande majorité des familles de laboureur vivant des produits récoltés sur le finage et quelques indispensables artisans.
L'ascendance allemande paraît prouvée par les écrits du Moyen-âge à la guerre de Trente Ans car ces écrits sont rédigés en allemand. Entre autres, deux parchemins traduits par un notaire peu après la guerre de Trente Ans, certifiés conforme à l'original, écrit en idiome allemand, seule langue comprise par les habitants.
Un de ces documents datant du 6 juin 1408 nous révèle les noms et professions de la plupart des 24 familles habitant Bisping à cette date. Tous sans exception portent des noms allemands, la plupart ont pour prénom Hans ou Peter. Il y a une famille GROSHANS, LANDSKNECHTE, WEBER, SCHNEIDER, KLEIN.
En 1494, sur 32 familles, une seule porte un nom français, Jean PELLETIER.
Une autre confirmation nous est donnée par les noms des cantons du finage, terres, prés, forêts.
L'allemand est parlé dans les villages voisins et même à Dieuze par une importante partie de la population qui refuse en 1590 de recevoir un curé qui ne parle pas cette langue.
En 1408, Bisping habité par 24 familles a un curé. Toutes catholiques, ces familles ne se laissent pas séduire par les prédicateurs venus prêcher la réforme. Malmenés, des prédicateurs ont dû s'enfuir à Miderche d'où ils venaient.
A cette époque, Bisping fait partie du bailliage d'Allemagne et avec 17 autres villages de la châtellenie de Dieuze, de l'évêché de Metz, de l'archiprêtrerie de Vergaville.
Les habitants vivent dans la superstition, la crainte des sorciers et sorcières, des envoûtements par le démon, convaincus de l'existence des mauvais esprits, des revenants et fantômes.
Il est donné à une clairière en forêt, en ces temps, communale, devenue par la suite domaniale “coupe 217” vers St Georges, le nom de HETTELMATT, c'est à dire “pré des sorcières”. Depuis des siècles, cette clairière est considérée être le lieu de rendez-vous des sorciers et sorcières de la région, s'y rendant la nuit, venant même de loin pour leur sabbat. Persuadés qu'il y en a parmi eux qui ont fait pacte avec le démon duquel ils détiennent leurs pouvoirs, les habitants attribuent aux sorciers tous leurs déboires, malheurs, accidents, maladies des personnes et du bétail, même leurs mauvaises récoltes.
Ils en sont tellement convaincus qu'ils n'hésitent pas à accuser certaines personnes, en particulier des femmes, du crime de sorcellerie ce qui peut les mener au bûcher.
Heureusement, la majorité de la population hésite à le faire, non par charité mais par crainte des représailles des autres sorcières.
En 1594, deux femmes de Bisping accusées de ce crime de sorcellerie en seront les victimes Il s'agit des nommées ZENEL, veuve de Peter WISS et Catherine ADAM, veuve TIRION ou TERRILLON. Emprisonnées, puis traduites devant le tribunal, des témoins de Bisping, hommes, femmes et le curé sont entendus. Ils reprochent à ces femmes d'être sorcières, d'avoir jeté des mauvais sorts, être cause de maladie et perte du bétail, d'être des suppôts du démon. Les témoins sont sincères, de bonne foi, sans aucun doute victimes du contexte et de la psychose de l'époque qu'il nous est difficile d'imaginer. Leurs témoignages paraissent invraisemblables au 20ème siècle.
Deux témoins, des femmes déclarent avoir vu de nuit par clair de lune, les deux sorcières chevauchant un balai, se rendre au rendez-vous, au sabbat, à la HETTELMATT.
Un homme déclare avoir à l'approche de ces deux femmes senti l'odeur du souffre qui caractérise la présence du démon.
Même le curé de Bisping témoigne qu'il considère ces femmes comme dangereuses, peut-être sorcières, capables d'avoir provoqué les maléfices imputés, certainement possédées par le démon.
Ces femmes nient être sorcières, se déclarent croyantes en Dieu, avoir la haine du malin avec lequel elles récusent farouchement tout commerce. Le tribunal ordonne suite à ces dénégations de les soumettre à la question. C'est alors que spontanément elles avouent tout ce dont les accusent leurs concitoyens : être sorcières, avoir fait commerce avec le démon, jeté de mauvais sorts, s'être rendues à la HETTELMATT pour le sabbat.
Ces inconcevables aveux ne peuvent s'expliquer que par la crainte des tortures à la seule vue des instruments employés à cet effet, Ou alors, c'est bien possible, elles se sont crues coupables, possédées par le démon.
Condamnées à mort pour crime de sorcellerie, elles doivent expier sur le bâcher, toutefois, tenant compte de leurs aveux spontanés avant d'être questionnées, le tribunal ordonne qu'elles soient étranglées avant que leurs corps ne soient livrés aux flammes pour purification.
Aux environs de 1630, le nombre d'habitants doit approcher 350. L'on recense 68 ménages en 1621.
En 1618 déclaration de la guerre qui a jusqu'à présent épargné la région.
Après 1632, la région n'est plus épargnée, les armées se rapprochent. Terrorisées par les excès des mercenaires des deux camps, de nombreuses familles quittent leur village, s'enfuyant toujours plus loin pour leur échapper. Des familles arrivent à Bisping, la plupart avec peu de bien, tandis que d'autres poussent devant elles leur troupeau qu'il faut nourrir, certaines s'arrêtent dans le village. Le nombre de bouches à nourrir s'accroît nettement, les ressources alimentaires se raréfient et le prix du pain et des autres denrées alimentaires augmentent en conséquence. Les familles pauvres du village qui récoltent peu, souffrent de la faim, ne peuvent acheter la viande des bêtes abattues, elles deviennent dangereuses, s'attaquant aux mieux nantis. Les riches craignent pour leur vie, les pauvres de mourir de faim.
Plusieurs rapports au Duc de Lorraine signalent cet état de fait. Ces rapports demandent des secours immédiats, la protection des biens, l'exonération de toute redevance et l'interdiction à des étrangers de résider au village. Dans l'un de ces appels au secours il est écrit que « les pauvres du village sont devenus des loups affamé les vols et actes de banditisme fréquents ».
Telle est la situation à Bisping alors que l'armée du général GALLAS approche. Les habitants ont mis leur avoir (victuailles, ustensiles, bétail etc.) en sûreté dans les bois. Les forêts d'alentour et leurs fourrées d'épines n'étaient pas traversés par des chemins, aussi espéraient-ils y trouver pour eux et leur bétail un refuge. Cela aurait été plausible s'il s'était agi uniquement d'un passage de troupes. Hélas, il en a été tout autrement.
Deux petits villages situés entre Bisping et Fribourg, Bainsin et Mitrequin sont immédiatement et entièrement incendiés. Ils ne seront plus reconstruits. Bainsin a été reboisé et le finage de Mitrequin incorporé à celui de Fribourg. Une croix disparue à la Révolution marquait l'emplacement de l'église de Mitrequin.
L'armée suédoise étant en campement de l'autre côté de la Sarre, le Général Gallas décide de se retrancher de ce côté, en face afin de pouvoir surveiller un éventuel passage de la Sarre. Il établit un camp retranché dans la forêt du Guerin face à Gosseming, - St Jean. Son armée y restera deux ans. Il va sans dire qu'après quelque temps les bois ne peuvent plus assurer un refuge sûr. Repérés, les habitants y sont traqués, volés de tout ce qu'ils possèdent. Ils ne leur restent plus qu'à rentrer au village non incendié.
Il est évident que l'armée doit nécessairement se ravitailler. Elle ne s'embarrasse d'aucune considération humanitaire, s'emparant de tout le bétail, étendant son rayon de rafle et pillage toujours plus loin, de sorte qu'il ne reste plus rien aux habitants réduits à la plus grande misère. Les plus faibles, enfants, femmes, ne peuvent résister à une alimentation de feuilles, d'herbes et racines. Les plus forts s'ils ne meurent pas de faim sont emportés par les maladies. Finalement, une épidémie de peste achève de décimer la population du village. L'armée impériale pour échapper à ce terrible fléau évacue le camp et se retire dans la région de Vic.
1634, deux années se sont écoulées depuis le début de la guerre. Bisping n'a plus d'habitants. Cette population de souche allemande ne se renouvellera pas, disparue à jamais. Les seuls souvenirs qu'elle laisse sont les noms donnés aux cantons de finage. S'il est possible qu'à l'approche de l'armée Gallas quelques habitants n'ayant rien à sauvegarder se soient enfuis espérant trouver refuge plus loin, il est peu probable qu'ils aient survécu à la grande misère s'étendant à toute la région. Aucun écrit ne fait mention du retour d'anciens habitants.
Vingt-six années passent jusqu'à l'arrivée des premières familles, ce qui exclut tout retour éventuel d'anciens habitants à une époque où la durée moyenne de vie est normalement de moins de 40 ans.
Un rapport du comptable du domaine de Nomeny sur la situation dans la région de Delme où l'armée a séjourné moins longtemps qu'à Bisping nous donne une idée de ce qu'a été la dévastation.
Ce rapport date des environs de 1640. Il signale qu'à Delme la misère, la famine, la dévastation sont tellement grandes que le peu d'habitants qui y restent sont contraints de se nourrir d'herbes, de glands et déterrent des cadavres pour les manger. La guerre continue. Pendant plusieurs années encore le va-et-vient des mercenaires augmente, la misère est générale empêchant tout redressement de situation.
l'An 1648, la guerre se termine. La soldatesque des deux camps quitte définitivement le pays.
La désolation régnera encore bien des années sur la région, particulièrement à Bisping où aucune famille ne vient habiter, bien que le village n'ait pas été incendié. Un collecteur d'impôts de passage à Bisping en 1656, 8 ans après la fin de la guerre, 22 ans après la disparition des derniers habitants et du départ de l'armée du camp retranché, signale qu'il n'a vu qu'un village abandonné, en mine, envahi par les ronces et les épines, les terres en friche et aucun habitant.
Si les villages environnants sont habités par quelques rares familles alors qu'aucune n'est venue se fixer à Bisping c'est à cause de l'insécurité due à la proximité des bois. En effet, des rescapés de la région, mais surtout des soldats déserteurs, se trouvent depuis la fin de la guerre et le départ des armées, terrés dans les forêts et vivent depuis lors de braconnage, de fruits sauvages, rapines et petites cultures. Ces gens sans foi ni loi, n'ayant aucune envie de se remettre au travail, sont devenus de dangereux brigands, n'hésitant pas à violer, voler, égorger les familles isolées.
Cette situation n'est certes pas unique à Bisping, elle est semblable dans les régions à forêts. C'est ce qui incite le Maréchal de SONNETERRE promu Gouverneur de Lorraine à dicter des mesures draconiennes afin de se débarrasser de ces brigands. La maréchaussée renforcée, notamment dans les contrées de forêts, reçoit l'ordre impératif d'arrêter tout individu rencontré dans les bois et s'il ne peut justifier d'un domicile de le pendre sur les lieux sans aucune forme de procès.
Il est certain que ces mesures contribuent à ramener peu à peu la sécurité et délivrent de la crainte les familles désirant habiter Bisping.
Après 1660, l'année exacte de l'arrivée des premières familles n'est pas connue. Sont- elles venues par famille isolée ou par groupe, on ne saurait le dire.
En 1669, 14 ménages résident à Bisping 21 ans après la fin de la guerre et 35 ans après son abandon. Sur les 18 villages de la châtellenie de Dieuze, Bisping est celui qui compte le plus de foyers. C'est beaucoup en comparaison des autres localités, à l'exception de Vergaville qui a 22 ménages. Cela prouve la lenteur de la cicatrisation des plaies de la guerre. Les premières familles venues sont de jeunes ménages d'une région du duché peu touchée par la guerre, alléchées par les avantages accordés par le Duc de Lorraine pour repeupler ces contrées dévastées du duché.
Il est certain, des rapports le confirment, les familles venues à Bisping jusque vers 1675 ont bénéficié d'avantages substantiels dus à la sollicitude du Duc pour Bisping, Seigneurie lui appartenant et ne lui étant d'aucun rapport tant que les terres ne seraient pas exploitées.
C'est donc nantis de semences, de bétail, pour certains même d'un peu d'argent, provenant de la vente de leur avoir sur leur lieu d'origine, qu'elles sont arrivées à Bisping. Disposant de plus de terres qu'elles n'en peuvent cultiver, de fourrage, de prés et d'une vaste vaine-pâture.
Ces nouveaux venus peuvent rapidement augmenter leur troupeau. Leur début est malgré tout difficile, les terres étant en friche depuis 30 ans, il faut débroussailler. Ils ne connaissant pas la nature de la terre et ne cultivent pas toujours les meilleures. Ces terres sont d'ailleurs beaucoup plus lourdes et difficiles à cultiver que celles quittées. Les premières récoltes en grain déçoivent.
Tous ces détails sont tirés d'un rapport au Duc. Il y est écrit que beaucoup de prés sont marécageux, humides, envahis par les roseaux. Néanmoins, après quelques années, exemptés d'impôts, de redevances, ces nouveaux habitants parviennent à se faire une situation florissante, enviable, ce qui incite d'autres familles à venir. Ce sont toujours des lorrains qui peuvent encore bénéficier de grands avantages, mais plus d'attribution à titre gratuit de bétail, semences et outils.
En 1680, paraît un arrêt royal accordant des avantages aux familles du royaume consentant à venir repeupler les contrées dévastées, entres autres les communes le long de la Sarre.
Cet arrêt décide des jeunes ménages à réaliser leur avoir et à quitter la Champagne, la Picardie, pour tenter de se faire une meilleure situation. Un petit nombre de ces familles arrivant à Bisping, qui est leur avant dernière étape, apprennent avec désenchantement que les communes de la Sarre sont déjà en grande partie occupées par des familles de langue allemande. De plus, elles n'y trouveront pas tous les avantages escomptés, ces villages ne possèdent que peu de forêts et par conséquent peu de chauffage.
Ces familles constatent l'aisance, voire même la richesse des laboureurs de Bisping, la disponibilité de terres et l'étendue d'une vaste vaine pâture, la certitude d'un affouage, la possibilité d'obtenir du bois de construction à un prix très modique et de se loger après réparation en attendant de construire dans les anciennes maisons du village. Elles décident de demander au Duc de Lorraine l'autorisation de se fixer à Bisping avec attribution des avantages accordés aux ressortissants du duché, ce qu'elles obtiennent.
Les années suivantes quelques familles en dehors du duché vraisemblablement appelées par leurs concitoyens viennent avec parmi elles des artisans.
En 1697, 50 familles habitent le village, les Champenois et les Picards sont une minorité qui s'amalgameront aux Lorrains, adoptant leurs coutumes et le patois. C'est en patois lorrain que s'exprime la génération suivante ou en français. Aucune famille ne parle allemand.
Dans les communes limitrophes vers la Sarre, Langatte, Gosselming, St Jean, Miderche, la langue est “l'allemand”. Entre Bisping et ces villages ne s'établit aucune fréquentation. Non seulement la langue les sépare mais aussi les moeurs, les coutumes, la mentalité. Une véritable frontière sépare Bisping des communes voisines. Les mariages avec un habitant de ces localités sont extrêmement rares, quelques uns pendant un siècle.
A Bisping, toutes les familles sont catholiques mais vers 1740, deux familles luthériennes s'implantent, mais abjurent plus tard. On ne sait si cela a été volontaire ou sous la Contrainte. Au début du 19ème siècle une famille anabaptiste réside à la NOLWEYER.
De 1700 à 1710, le nombre d'habitants a augmenté de 120 personnes. Cette augmentation est principalement due à l'arrivée de nouvelles familles, quelques artisans et d'autres, sans aucun biens ni profession, ayant pour seule fortune “leurs bras pour travailler”. Elles viennent à Bisping espérant trouver du travail chez les laboureurs ou dans les bois, assurées de la possibilité de se construire sinon une maison tout du moins une chaumière et de disposer de bois de chauffage.
En 1710, un recensement compte 419 âmes. Les nouveaux venus sont en général de jeunes ménages qui ont beaucoup d'enfants. Le village alors qu'il compte 500 habitants a un nombre de naissances égal â celui enregistré quand il comptait 700 habitants.
De 1823 à 1833 la moyenne des naissances est de 18, le village en 1822 compte 730 habitants.
Durant tout le siècle la population augmente.
En 1810 elle est de 685 habitants pour 140 familles.
Vers 1840, 800 personnes habitent le village.
La misère s'installe au cours du 18ème siècle et pendant la première décennie du 19ème siècle. Avec les mêmes ressources il y a tous les ans plus de bouches à nourrir et plus de bras pour le même travail, ce qui diminue les salaires.
Ci-après les corps de métiers représentés au village aux environs de 1740 à 1750 :
charpentier - menuisier - tonnelier - charron - maréchal - forgeron - bourrelier - cordonnier- tisserand - tailleur d'habit - chanvrier - cordier - salpêtrier - tuilier - charbonnier.
Y résident un brasseur - un teinturier - un boucher - un marchand drapier - un mercier - un buraliste un régent d'école - une soeur religieuse - une matrone un garde forestier - deux cabaretiers - un meunier à la NOLWEIHER - un curé.
Un noble habite le village, le Comte de MARCIN, gendre de la principale propriétaire, Mme de PROUVY, 100 jours à la saison (jour = mesure, saison = division des terres). Veuf il n'a qu'une fille Marie-Nicole, née en 1689. Souvent marraine, elle est l'une des rares personnes à ne pas émarger d'une croix l'acte de baptême mais signer de son nom. Marie-Nicole de MARCIN se marie tardivement en 1733, âgée de 44 ans, avec le Chevalier d'UNESME, Officier du Roi, Baron de DORDAL, âgé de 38 ans. Ce mariage a été célébré en l'église de Bisping en présence de toute la population. Parmi les témoins étrangers, on relève les noms de Sébastien GUYON, tabellion (notaire) à Dieuze, et Maître LUCAS, avocat à la Cour de Lorraine. Après six ans de mariage le Baron décède à l'âge de 44 ans en 1739, il n'avait pas d'enfant.
Sa veuve la Baronne de DORDAL décède en 1746 à l'âge de 57 ans. Vu leur rang social tous deux on été inhumés à l'intérieur de l'église de Bisping devant l'autel de la Vierge.
Une autre famille de petite noblesse habite Bisping, le sieur du MOULIN, ancien lieutenant au régiment de Saxe.
Les registres paroissiaux de 1685 à 1720 disparus, il est impossible de donner le nombre de naissances pour cette période.
La moyenne annuelle est ensuite pour 10 ans entre 19 et 20, entre 1740 22 et 23 et retombe en 1750 à 16 pour les dix années suivantes, remonte à 20 puis 23, 20 et 25 au début du 19ème siècle.
Cette dernière moyenne des naissances établie de 1803 à 1813 ne sera jamais dépassée de 1813 à 1823.
Elle n'est plus que de 16 - 17 puis 17 - 18 pour les dix années suivantes.
De 1833 à 1853 la moyenne a très sensiblement remonté à 24 pour rechuter à 16 de 1853 à 1863.
De 1863 à 1883 elle est de 21 -22, 15 de 1893 à 1903, 8 de 1903 à 1913, 4 de 1913 à 1923, conséquence de la guerre.
Pour les dix années suivantes cette moyenne est d'environ 8.
Par la suite, les naissances n'étant plus toutes enregistrées à l'état civil de Bisping, leur nombre ne peut être donné.
De cette statistique, il ressort que c'est de:
1803 à 1813 qu'il y a le plus de naissances, mais proportionnellement au nombre d'habitants beaucoup moins que de 1730 à 1750.
L'année 1729, bat le record avec 34 naissances pour environ 500 habitants.
Beaucoup d'enfants meurent dans leur premier âge et avant l'adolescence.
Au cours du 18ème siècle et même jusqu'à la fin du 19ème siècle, le nombre d'enfants décédés avant l'âge de 14 ans représente 40 % des défunts.
Les principales causes de ces décès sont des épidémies de dysenterie, diphtérie, croup, scarlatine et variole.
En 1740- 22 décès de moins de 14 ans ; en 1763 - 24, l'année suivante 17.
Au cours du 19ème siècle sur 1503 décès, 721 avant l'âge de 14 ans.
A la fin du siècle et au début du 20ème, ces décès se réduisent de moitié.
1913, date de la dernière épidémie (diphtérie) provoquant la mort de jeunes.
Au 18ème siècle les vieillards sont peu nombreux. La moyenne d'âge des défunts de plus de 14 ans se situe entre 40 - 45 ans au maximum.
En 1764, la moyenne est à 40 ans, 1765 - 36 ans, 1766 - 42 ans, 1767 - 42 ans, 1768 - 44 ans, 1769 - 45 ans, 1770 - 35 ans, 1771 - 36 ans, 1772 - 45 ans, 1773 - 40 ans.
En 1822 il a été dit que Bisping à 730 habitants et 20 ans plus tard un peu plus de 800.
A partir de 1845, il n'y a plus d'augmentation, ensuite une légère diminution du fait des émigrations vers d'Amérique du Nord. Ce sont principalement des départs de familles peu fortunées et nombreuses.
En une seule année, quatre famille, les nommées : GRAND, COLLIGNON, QUILLIEN, LAURAIN, émigrent en Algérie, s'installent dans la région de Philipville. La plupart des enfants meurent au cours de la première année.
Le creusement du canal des Houillères stoppe les départs, l'installation de dix écluses et d'un commerce compensent partiellement les pertes d'habitants.
A partir de 1880, c'est le départ des familles n'ayant peu ou aucune terre vers les contrées industrielles ou la ville. Malgré tout la main d'oeuvre agricole reste abondante. Bisping est jusqu'au début du 20ème siècle une pépinière de domestiques agricoles.
Il est évident que c'est parmi les notables du villages sachant lire et écrire que le Seigneur choisit le Maire, le Syndic et le Greffier. Il lui est loisible de les révoquer. Au cours de tout le 18ème siècle, ces Maires ont été de gros laboureurs.
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Histoire de Bisping (57930)
Monographie de Marcel LALLEMENT
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