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LA CHIRRWEYER : Est aménagée au début du 15ème siècle, des prés situés aux confins appelés CHIRRBORMATT appartenaient alors à la dame ETHEL LINDT supérieure du monastère de Bassola (St Jean de Bassel), Ces prés humides situés au milieu des forêts sans chemin d'accès, n'avaient que peu de valeur et un rapport insignifiant. C'est sans doute ce qui incita la dame supérieure de les convertir en étangs. L'autorisation des habitants de la commune de Bisping, lui est indispensable, car ils sont bénéficiaires de la vaine pâture sur ces prés. Dans un accord signé le 6 juin 1408, rédigé en idiome allemand (langue usuelle à cette époque ), les habitants au nombre de 24 chefs de famille pauvres et riches (dit le préambule de ce parchemin), donnent l'autorisation de convertir ces prés en étangs aux conditions suivantes : - L'eau ne devra pas frapper les bois appartenant à la communauté, - Les habitants auront droit de vaine pâture dans l'étang en versaine et des francs bords quand elle est en eau, - D'abreuver leurs troupeaux en tout temps, même en période de frai. La dame LINDT s'engage pour elle et ses successeurs à perpétuité à payer annuellement trois pfennigs aux collecteurs du chapitre de STE MADELEINE de Verdun et de livrer chaque veille de la St Jean Baptiste, deux livres de bonne cire d'abeilles à l'église de Bisping. Ce parchemin a été signé par la dame LINDT, le curé de Bisping, le chevalier Jean DE HESSE qui y ont apposé leurs sceaux sur cire verte, 8 chefs de famille signent de leur nom, 16 émargent d'une croix. Malgré sa situation au milieu des bois, cet étang a été plus ou moins ensemencé jusqu'au début du 19ème siècle. A la Révolution, il a été acquis par un particulier, et appartenait aux environs de 1860, à un dénommé HOUPERT de Nélin, propriétaire du grand étang de Mittersheim. Les étangs de MITTERSHEIM et CHIRRWEYER nécessaires à l'alimentation en eau du canai, on été l'objet d'une procédure d'expropriation au bénéfice de l'Etat. A la suite de l'élévation de l'étang de MITTERSHEIM, la CHIRRWEYER en queue de cet étang a été submergée, et fait partie intégrante de cet étang. Ce n'est que lorsqu'il y a une grande baisse des eaux que l'on peut apercevoir la digue. La surface de la CHIRRWEYER est de 17 hectares. LA BREIWEYER : L'étang de Bisping, a été aménagé au milieu du 16ème siècle. Sa superficie de 10 hectares de terres et prés, appartenait à cette époque aux laboureurs de Bisping. Ces derniers décident de les convertir en étang, dans le but de l'échanger contre des charges et servitudes qui leurs étaient imposées par une charte de 1511 et ainsi de s'en libérer. Il faut croire que les impositions étaient particulièrement lourdes pour les amener à l'abandon de leurs terrains. De plus, la construction d'une digue, représentait à l'époque des milliers d'heures de travail. L'échange proposé, a été accepté par le Duc de Lorraine RENE. En 1795, l'étang appartient au sieur KENETZ, propriétaire de la NOLWEYER. L'étang de Bisping de même que tous les étangs de la région sont sous eau 2 ou 3 ans, puis I an en versaine et ensemencés. Le sieur KENETZ semble avoir été très pointilleux, il a fait à plusieurs reprises, verbaliser les laboureurs de Bisping, pour avoir abreuvé leurs troupeaux dans les étangs et pour avoir pâturé les francs bords. Les procès verbaux seront contestés et annulés en ce qui concerne l'étang de Bisping, mais confirmés pour la NOLWEYER. Dans les comptes rendus du jugement, on relève que le juge ayant acquis la certitude sur la foi des documents que les terrains de l'étang de Bisping ont jadis appartenu aux laboureurs du lieu, les ayant échangés contre certaines servitudes, il n'est pas concevable qu'ils aient par cet échange renoncé à leurs droits de vaine pâture et d'abreuver leurs troupeaux, car ils auraient travaillé contre leurs intérêts. Outre l'annulation des procès verbaux, ce jugement confirme le droit de vaine pâture. Cinquante ans plus tard (1843), l'étang appartient au sieur PETIT, anciennement notaire à Dieuze, alors juge de paix à Fénétrange, comme jadis KENETZ, il conteste le droit de vaine pâture et l'interdit, ce qui contraint la municipalité à lui intenter une procédure judiciaire Le jugement ayant donné gain de cause à la commune, le juge PETIT fait appel devant l'instance supérieure à Nancy, puis revient à de meilleurs sentiments, conscient du bon droit de la municipalité il en accepte le principe. Après délibération, la municipalité donne son accord contre : - Le versement de cent francs lorsque l'étang sera en versaine (culture), - la possibilité d'abreuver hors des périodes de frai quand elle est sous eau, - le remboursement de tous les frais de procédure engagée. Le sous préfet refuse d'approuver cette délibération, et ordonne une expertise de la vaine pâture. Avec l'accord des deux parties un géomètre de Réchicourt est chargé de l'évaluation qu'il fixe à cent francs annuellement, l'étang étant en eau ou non. Suite à de nouvelles tractations avec l'approbation du sous préfet, le litige est définitivement réglé à la satisfaction générale. La commune obtient le remboursement de tous les frais de procédure engagée, le versement de 500 francs pour les années écoulées, et une indemnité unique de rachat de 2000 francs. L'acte notarié est signé le 16 février 1852 par le maire Pierre COLIN et le sieur ADRIEN mandataire du propriétaire. Ce montant de 2 500 francs a été affecté à la reconstruction de l'église. Depuis 1852, l'étang de Bisping a changé maintes fois de propriétaires et a été longtemps en terre. LA NOLWEYER : On ne peut indiquer de date concernant l'aménagement de la NOLWEYER, qui est peut être le plus ancien étang. Ce qui est connu, c'est qu'elle appartient en 1418 à Jean de GERBEVILLERE qui la vend au Duc de Lorraine CHARLES. En 1737, après François II, elle devient domaine royal jusqu'à la Révolution. Ensuite, elle est acquise par le sieur KENETZ de même que l'étang de Bisping. Seule, une moitié (18 hectares) est située sur le finage de Bisping, l'autre sur celui de Guermange. Même si cet étang est propriété du Duc de Lorraine, seigneur de BISPING, les habitants ne sont redevables d'aucune servitude et corvée, alors qu'ils sont assujettis pouf la plupart des étangs de la région notamment de LINDRE, de I'ANSQUENETTE, STAMWEYER etc.. Charges énumérées par un règlement de compte en 1627. En 1794, la municipalité de Bisping propose au chef de district le déclassement de l'étang et fait valoir qu'il serait susceptible de fournir de bonnes récoltes de fourrage et d'être ensemencé en grain. Qu'il est presque comblé et de ce fait ne contient que peu d'eau et ne pourrait faire tourner le moulin que trois ou quatre mois, qu'il pourrait comme autrefois fonctionner avec une écluse. Cette proposition de déclassement soulève une levée de boucliers dune quarantaine de familles de Bisping et de Guermange. Dans une pétition au chef de district elles exposent que le déclassement serait particulièrement préjudiciable aux familles pauvres qui ne disposent à chaque fois que d'un seul pichet à moudre. Elles estiment que ce serait irrémédiablement l'arrêt du moulin qui ne pourrait fonctionner avec une écluse, telle que le suggère la municipalité, cette écluse n'existant plus. Les intéressés seraient dans l'obligation de faire souvent deux lieues (une lieue est environ égale à 4 kms) pour porter leur faible quantité de grains et autant pour chercher la farine. La suite donnée n'est pas connue, ce qui est certain, c'est que quelques années plus tard, en 1800, l'étang est sous eau. Les étangs situés sur le finage de Bisping et de toute la région étaient au 18ème siècle et une partie du 19ème siècle, la providence de nombreuses familles de Bisping ne possédant aucune terre. Ces familles sont suivant les époques 40 à 50 et d'autres aussi nombreuses n'en ont que peu. Familles avec beaucoup d'enfants, qui ne trouvent que rarement du travail assuré et continu, ne perçoivent qu'un maigre salaire. Leurs ressources n'auraient pas assuré le pain quotidien, si ce n'avait été cette possibilité d'ensemencer dans les étangs, Ensemencement fait par leur propre moyen, la seule dépense qu'elles avaient était une faible location, la rentrée des récoltes était couverte par la vente de la paille. Les grains de printemps récoltés donnent à ces familles outre le pain, la possibilité de nourrir quelques volailles, et peut-être avec les glands des forêts de nourrir un porc. Après 1850, bien que les grands travaux entrepris dans la région routes, canaux, chemin de fer aient remarquablement revalorisé les salaires et assurés du travail, f ensemencement des étangs restera grandement profitable et se poursuivra jusqu'au début du 20ème siècle, mais cela de moins en moins. Au cours du 18ème et 19ème siècle, tous les étangs de la région ont été périodiquement ensemencés, même ceux situés au milieu des bois, tels que la CHIRRWEYER, MITTERSHEIM, l'étang le PRETRE. Les habitants de Bisping ensemençaient en plus des étangs de la commune, les étangs de Lindre, Zommange, Rhorbach, Les Souches, Le Stock etc...
Les étangs sont situés sur le territoire de Bisping, la BREIWEYER (communément appelée étang de Bisping) d'une surface de 10 hectares, la CHIRRWEYER 17 hectares, et une partie de Ia NOLWEYER, environ la moitié, soit 18 hectares. Au 18ème siècle, il y avait la KLEINWEYER, actuellement les prés appelés ‘petits étangs. Celle-ci a été aménagée pour le compte de l'abbaye des dames de Vergaville, décimateur de 140 jours environnants l'étang, ceci avant le 12ème siècle les documents la mentionnent. Cet étang n'a une surface que d'un hectare. C'est probablement vers la moitié du 18ème siècle qu'elle a été convertie en prés. A la Révolution elle est encore la propriété du couvent de Vergaville, mais plus tard, faute d'acquéreur, elle a été attribuée à la commune.
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Histoire de Bisping (57930)
Monographie de Marcel LALLEMENT
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